En balade dans les vignes…


Certains ont commencé, tout le monde s’affole, il est peut-être temps d’aller voir en détail ce qui se passe dans nos vignes…

Ainsi commence ma première grande tournée de toutes les parcelles, en détail, en faisant le tour de chacune, en commençant à goûter les raisins, de çi, de là…

Avons nous bien travaillé ? Avons nous suffisamment investi de temps, de gestes, de passion, d’attention ? Avons nous fait ce qu’il fallait, au moment où il fallait ? C’est aussi le temps de la remise en question, car l’année est complexe, différente, et il a fallu s’adapter presque au jour près…

Dans l’ensemble, je suis vraiment fier du travail accompli par toute l’équipe ! Jamais nous n’avons eu de vignes plus belles, sans doute aussi que l’état de total abandon de certaines parcelles autour fait ressortir plus intensément le travail de notre équipe.

Ici, par exemple, à Lesquerde, notre parcelle au lieu dit « la Planète » est au milieu d’un océan de vignes littéralement abandonnées. Certaines le sont par des coopérateurs, désespérés, sans plus aucun moyens financiers et ayant baissé les bras, ne seront pas vendangées tant elles sont noires d’oïdium. D’autres sont à la charge de néo-vignerons qui pensent que la nature travaillera à leur place et qui ne font donc rien. Après deux ans d’herbes folles, de taille sans goût, d’attaques de maladies, les vignes sont tout simplement en train de mourir, jaunes, sans rien à boire ni à manger, envahies par l’herbe. Ainsi va la vie. La tâche verte, à gauche, c’est à nous… Vous voyez le problème ? En haut, néo-vigneron bio-d, en bas, vigneron de base utilisant d’habitude les produits chimiques sans discernement. Au final, deux itinéraires opposés et un résultat identique. Rien n’est simple…

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Bon, on va pas épiloguer sur le non-travail des autres ou sur la situation désespérée d’une forme de viticulture, mais simplement vous remercier, cher clients, de nous permettre d’avoir des Syrah aussi belles que celle là, à la « Cresse », la première vigne replantée en 1999 et qui, cette année nous donne enfin du raisin, et quel raisin !

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Du caviar, tout simplement, noir et luisant, mais encore à bien deux semaines des maturités phénoliques..

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Ou encore de LLadonner Pellut, une de nos premières vignes, débroussaillée à la main, en 1998, que l’on nous prédisait irrécupérable et qui aujourd’hui, resplendit…

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La photo est là intéressante car, à contre jour, elle permet de voir que les raisins sont encore bien roses alors que déjà avancés au niveau des sucres. Rendez vous ici dans trois semaines…

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Alors, ces vendanges hyper-précoces, où sont elles ?

Pas en Roussillon, en tout cas, où cette année, nous avons tout fait à l’envers : printemps pluvieux, débourrement dans le froid, début d’été très mitigé, orages brefs mais réguliers, chaud mais sans jamais dépasser les 30 ° et aujourd’hui, aucune canicule en vue… L’idéal, j’ai envie de dire, mais je le dirai après les vendanges, si vous le voulez bien. L’orage de dimanche, entre 10 et 30 mm selon les secteurs est une manne merveilleuse qui permet aux vignes de ne pas du tout souffrir cette année et de continuer leur maturation sans blocage… Et, pour une fois, l’espoir de dépasser les 20 hl/ha…

L’année de la Syrah, c’est en train de se dessiner, mais des grenaches magnifiques pour ceux qui n’ont pas coulé et des Carignan pas pressés du tout de finir de verrer. On est pas prêt d’avoir terminé.

La vendange devra se faire par parcelle, c’est désormais très très clair, avec réflexion intense sur chaque cépage et chaque terroir. Rien de mûr de toute façon avant début septembre, c’est désormais évident.

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